FUNΞRΔL FLØWΞRS ▽ Jun

La vie de Jun ? Il vous répondra que ce n'est pas vraiment intéressant. Pourtant, il est normal de vouloir faire la connaissance d'autrui n'est-ce pas ?...

Jun prétendra être né dans une famille totalement ordinaire et sans histoire. Un peu originale, cependant, puisqu'il est le fils d'une union Biculturelle. Un père Américain, une mère Japonaise. Mais selon lui, ce n'est pas si bizarre que ça. Beaucoup d’occidentaux ont un petit faible pour les femmes asiatiques à ce qu'il paraît. Plutôt compréhensible selon Jun, qui lui aussi à tendance à aimer ces longs cheveux noirs et lisses typique des femmes venues des pays du lointain orient. Il avais même eu un petit faible pour Mulan, lors de son enfance, quand ses parents l'ont mis devant cette VHS, ensuite regardée en boucle pendant trois semaines par le petit garçon. Pourtant, ses propres cheveux sont plutôt châtains, lui qui aurait préféré les avoir noir de jais comme sa mère. Mais on n'est jamais content de ce que l'on a n'est-ce pas ?... Le métissage, il ne se voit d'ailleurs pas forcément au premier coup d’œil chez Jun. Les gênes Japonais de maman ont beau être présents, en grandissant, on l'a casé dans toutes les ethnies possibles : blanc, hispanique, et parfois asiatique. On ne choisit jamais, à la loterie de la génétique. Les Américains ont tendance à ne pas trop savoir ce qu'il est, et les Japonais le pensent en général purement occidental. Et pourtant, en théorie, Jun est censé être un peu des deux à la fois. L'histoire de son prénom d'ailleurs... Il répondra que ce n'est pas intéressant non plus. Maman et Papa ont voulu mélanger les origines pour son patronyme. Deadman, typiquement anglophone. Mais il fallait bien un prénom Japonais non ? Tant qu'à faire, quelque chose de facile à prononcer dans les deux pays : Jun fut donc choisi assez rapidement pour sa simplicité phonétique. Néanmoins, on a parfois eu tendance à l’appeler Jhon pendant sa scolarité.

La langue maternelle, Jun l'a donc apprise à la maison en grandissant. Élevé à la fois en Anglais et en Japonais par ses deux parents, puisque le jeune couple avait lu qu'un enfant apprendrait très facilement ainsi. Quand on commence à vouloir connaître le jeune homme un peu plus en profondeur, ce dernier est souvent un peu hésitant lorsqu'on lui demande ce que font ses parents dans la vie. Comme si c'était quelque chose d'illégal, ce qui éveille quelques soupçons auprès des plus paranoïaques. La vérité, c'est que dans le pays du soleil levant, le métier de son paternel fait de lui ce que l'on appelle un Burakumin , un marginal de la société. Une sorte d'intouchable comme en Inde... En Amérique aussi d'ailleurs, et probablement dans le reste du monde en fait, tout le monde lève un sourcil un peu surpris en apprenant que Deadman Senior... Exerces-en tant que croque-mort. Maman quant à elle, est simplement fleuriste, ce qui est déjà moins étrange aux yeux de la société. C'est d'ailleurs le métier de l'homme aimé, qui avait enragé le grand-père maternel. Un étranger, c'était déjà assez difficile à accepter dans la famille. Mais en plus un marginal ?!... Si le grand-père n'acceptera jamais la situation et le choix de sa fille, la grand-mère elle sera beaucoup plus compréhensive. Ce serait mentir, de dire que Jun n'a pas eu une enfance heureuse. Au contraire, il n'a pas manqué d'amour, ni de quoi que ce soit d'autre de la part de ses deux parents. Ses relations avec le grand-père étaient assez froides certes, mais pas non plus totalement invivables. Si bien que lors des vacances scolaires d'été, le petit garçon passait juste plus de temps avec sa mamie qu'avec son papy.

Les grand-parents sont souvent assez importants dans la vie d'une personne. C'était le cas pour le petit Jun également. Si bien qu'à son seizième printemps, c'est un petit peu choqué que Jun s'est envolé pour le Japon en compagnie de ses deux parents. Des enterrements, c'était quotidien pour lui, qui avais grandi dans une maison funéraire là où exerçait son paternel. Mais cette fois-ci, c'était différent, puisque le décès touchait la famille : la mort du grand-père. En plus de finir de convaincre Jun que non, décidément, il ne serait pas croque mort comme son père en grandissant parce que c'était beaucoup trop déprimant ; cet événement changera totalement sa destinée. Dans la petite maison de ses grands-parents à Tokyo, dans le quartier très calme d'Ota, une boîte étrange l'attendait sur son futon. Une boîte qui semblait connaître tous ses points faibles, cette mélancolie bien cachée derrière ses sourires avenants. Cet agacement certain quand il ne se sent pas à sa place, planqué derrière un air toujours bienveillant. Puis ensuite, il a fallu aider sa mère et sa grand-mère à tirer les affaires du grand-père après les funérailles. C'est là que l'improbable s'est produit, que Jun a lâché brutalement un vieux porte feuille terrifié.

Pas nécessairement très brave, mais pourtant rationnel, l'adolescent a pris peur ce jour-là et s'est enfui de la maison de ses grands-parents. La famille, inquiète, a pourtant mis ça sur le coup de l'émotion, venant de la part d'un adolescent de son âge. Et puis Jun avait toujours été un garçon un peu sensible, tous en avaient conscience. La vérité, c'est qu'en se saisissant du porte feuille de son aïeul, l'adolescent s'est retrouvé submergé de sensations étranges, qui ne lui appartenaient vraisemblablement pas. Les émotions du mort, il en était certain. Une haine et un mépris profond, dirigé tout droit vers son père, que le défunt n'avais jamais accepté dans la famille. C'est en errant dans les rues de Tokyo la nuit que Jun le croisera pour la première fois, celui que l'on appelle One. Un jeune homme, un peu plus âgé que lui, qui patiemment lui a expliqué qu'il n'était pas tout seul dans cette situation. Bien que, selon One, c'était tout de même étrange qu'il soit déjà si vieux pour recevoir son don. Seize ans, c'était tardif selon lui.
Depuis cette aventure, Jun évite avec soin de toucher à quoi que ce soit qui ait appartenu à une personne décédée et tente d'éviter au maximum les brocantes et autres antiquaires, juste au cas où. Si ce don n'est pas spécialement pénalisant au quotidien, c'est par contre très bizarre d'être vraiment mal à l'aise face aux parents de sa petite amie qui utilisent le service en porcelaine ayant autrefois appartenu à la grand-mère... Mais tous les garçons sont gênés en rencontrant le père de leur copine de lycée, non ?... De toute manière, le père de famille trouve déjà Jun bizarre puisqu'il ne mange pas de viande et grignote frénétiquement la salade depuis le début du repas, lui qui pourtant s'était embêté à faire un barbecue...

La vie suit son cours pour Jun, qui est un adolescent désormais un petit peu particulier. Comme s'il ne l'était déjà pas suffisamment avant, en ayant un double héritage culturel dans les pattes. Accepté dans une école de sound design, Jun choisira d'avoir un petit boulot pour aider ses parents à financer ses études, devenant ainsi vendeur dans un petit magasin de jeux vidéos à la Nouvelle-Orléans. Cet endroit, il n'en parle d'ailleurs pas beaucoup généralement. Sans doute trop effrayé à l'idée que ceux qu'il a surnommé les tarés aient des contacts jusqu'à Tokyo, sait-on jamais. Un coven local de la Louisiane, pratiquant le vaudou a su par hasard que ce drôle de jeune homme avait un don particulier semblant le rattacher au monde des morts. C'est en voyant régulièrement des événements étranges autour de lui, persuadé que le coven en étaient les responsables, que Jun a finalement tout de suite accepté une offre d'emploi à Tokyo après la fin de ses études. Un tout petit studio de jeux vidéos, un poste d'assistant pour commencer sa carrière. Mais l'opportunité était bien trop belle pour fuir le coven. Fini les objets qui bougent, les coups dans les murs et surtout le harcèlement pour qu'il rejoigne les sorciers locaux. Surtout, il avait une bonne excuse pour ses parents, inquiets de le voir partir si loin de la maison « mamie est encore à Tokyo, ça lui fera de la compagnie. »  

Mais finalement, il semblerait que Jun ait troqué un problème pour un autre. Qui dit déménagement à Tokyo, dit enrôlement dans ce que l'on considère comme un gang. Lui, ne considère pas forcément le Fukkatsu no saisei comme une vraie organisation criminelle. D'ailleurs, Jun ne participe que très peu aux activités de cybercriminalité. Voler quoi que ce soit est impensable pour lui. Cependant, au sein de cette organisation (c'est comme cela qu'il préfère parler du FKS) le jeune homme a su trouver sa place, et surtout une utilité certaine : parcourir les forums à la recherche de témoignages paranormaux, ainsi que de vidéos. S'il parvient à en debunker certaines comme étant des fake, il y en a d'autres qui sont ensuite étudiées plus en profondeur par les jeunes gens, afin d'en apprendre plus sur les surnaturels peuplant la ville. À la vue des récents événements, Jun commence à se demander s'il n'aurait peut-être pas mieux fait de rejoindre les rangs des tarés, à la nouvelle Orléans... Questionné par le Matsuren à propos de choses obscures, puis très récemment... Retrouvant deux cadavres sauvagement assassinés dans le quartier général.    

Finalement, les humains à pouvoir sont extrêmement fragiles... Il faudrait peut-être songer plus sérieusement à l'avenir, n'est-ce pas ?