Anecdotes/caractère
∆ Takahiro s'exprime à la 3e personne pour parler de lui-même en se nommant "Taka-chan"
∆ A cause de la possession et des mauvais traitements à l'asile, il a régressé mentalement et se comporte souvent comme un petit enfant
∆ Il est très naïf : l'ironie lui passe au-dessus de la tête, il a du mal à comprendre quand on se fiche de lui
∆ Il se met facilement en colère quand il est fatigué, ce qui arrive souvent puisqu'il peine à dormir
∆ Il a une peur bleue des médicaments, qui lui rappelle ceux qu'on lui donnait à l'asile pour le droguer. Il peut vite attaquer celui qui ose lui en proposer
∆ Son pouvoir est très instable, il ne le contrôle pas vraiment. Takahiro se laisse souvent porter par ses émotions, ce qui déclenche parfois quelques accidents…quand il fait des câlins, par exemple.
∆ L'activité principale de Takahiro est le dessin. En véritable passionné, il passe des heures à crayonner ou peindre
∆ Il possède un compte instagram très fourni en oeuvres d’art, célèbre dans le milieu, avec plusieurs milliers d’abonnés et sobrement nommé “Taka-chan”
Histoire
“Taka-chan est un gentil garçon.”L’histoire de Takahiro peut être vue comme tragique d’un point de vue extérieur, et peut-être avez-vous raison de penser de la sorte. Il est né à Yokohama d’une famille plus ou moins aisée. Dernier enfant d’une fratrie de trois personnes, il a été chouchouté durant sa petite enfance par sa mère et sa grande soeur qui l’a pris sous son aile. Lorsque cette dernière a atteint la majorité, elle est partie de la maison pour se marier avec un riche entrepreneur et n’a plus jamais donné de nouvelles. Du haut de ses six ans Takahiro a vécu ce départ comme une trahison, et n’a plus jamais voulu entendre parler d’elle. Cependant il lui restait toujours sa mère et son grand frère…
Son père? Takahiro l’estimait beaucoup dans sa jeunesse. Il cherchait à lui plaire, à le rendre fier de lui. La relation qu’il entretenait avec celui-ci pourrait être qualifiée de...malsaine. L’homme avait des fantasmes plutôt étranges concernant son plus jeune fils, fantasmes qu’il réalisait dans le plus grand secret.
“Tu ne diras rien, n’est-ce pas? C’est notre petit secret.”Takahiro n’avait que quatre ans lorsqu’il s’est retrouvé nu pour la première fois devant cet homme. Ce n’était qu’un contrôle de routine, une sorte de visite médicale auprès d’un médecin ami de son père. Pour le petit garçon, tout ce qui se passait ici était parfaitement normal. On ne lui faisait pas mal, on se contentait de l’observer, de toucher ce qui pourrait ne pas aller. Ce genre de visite, Takahiro y aura droit tous les six mois à partir de cet instant. A la maison, son père qu’il souhaitait à tout prix rendre fier, s’occupait de vérifier que tout allait bien chez lui.
“Montre-moi comme tu as grandi!”Jamais, ô grand jamais Takahiro n’a raconté quoi que ce soit concernant ces visites ou les moments qu’il partageait avec son géniteur. Tout ce qui importait, pour lui, était de le voir fier de lui et heureux. Leur lien était privilégié, il le sentait bien, c’était d’ailleurs pour cette raison que son grand frère était jaloux de lui. Sa mère, de son côté, semblait très effacée. Elle chérissait son enfant, mais ne semblait pas réussir à créer de lien solide avec lui. Pourtant, Takahiro l’aimait. Elle était la seule femme qui comptait, maintenant que sa soeur était partie.
“Il faut qu’on discute de votre fils.”Les choses commencèrent à basculer alors que Takahiro était au collège. Elève moyen, il passait le plus clair de son temps à rêvasser et à dessiner sur ses cahiers plutôt que de prendre le cours. La seule matière où il semblait particulièrement doué était le sport, où il se hissait aisément au sommet. C’était devenu un garçon plutôt mignon qui faisait déjà craquer les filles, à un âge où les hormones commençait à se réveiller. Cependant devant son manque flagrant d’attention en classe, les professeurs finirent par l’envoyer chez le psychologue scolaire. Un spécialiste qui détecta bien des problèmes dans l’esprit de Takahiro…et surtout dans ses relations. Sa mère fut prévenue, et devant la gravité de la situation, elle tenta tout ce qui était en son pouvoir pour sauver son fils.
La femme était issue à l’origine d’une famille de sorciers, mais s’était volontairement détachée d’eux en reniant cette vie de pouvoirs par crainte de perdre sa liberté. Il était impossible pour elle de revenir, mais cela lui donnait des connaissances basiques pour s’atteler à cette tâche. Accompagnant son fils dans des séances de spiritisme, elle fit en sorte que le garçon soit protégé à tout prix de futurs assauts. Cependant il est difficile de jouer avec les forces obscures lorsqu’on y connait rien...
“Maman t’aime, mon chéri...maman t’aime…”Une sombre nuit d’hiver, lors de sa dix-septième année. Ce soir-là, Takahiro s’était rendu chez sa petite amie actuelle, une jeune fille frivole qui ne l’intéressait pas beaucoup mais dont la popularité exacerbait la sienne. Alors qu’il débarrassait le repas qu’ils venaient de manger, l’adolescent s’était senti tout chose. Des fourmis dans les doigts, le coeur palpitant, la respiration irrégulière...il se sentait partir, partir loin, comme si son esprit quittait son corps. Etait-il en train de mourir? Peut-être qu’il faisait un AVC, une crise cardiaque, n’importe quoi!
Lorsque Takahiro reprit conscience ce soir-là, il se trouvait assis en tailleur dans son jardin, recouvert de sang des pieds à la tête, un long couteau de cuisine dans la main droite. Jamais il ne se souviendra de quoi que ce soit, et pourtant...la boucherie qui avait eu lieu en cette fameuse soirée d’hiver n’avait d’égal que sa singularité. La police le récupéra dans un état presque catatonique sur les lieux du crime, et passa de longs jours à l’interroger sans jamais rien apprendre de nouveau. Il fut jugé coupable pour homicide volontaire, ce qui lui valait la peine de mort...pourtant, il fut simplement envoyé en hôpital psychiatrique, au coeur même de la capitale.
Takahiro passa presque dix ans à l’asile. Dix ans durant lesquels il fut gavé de médicaments, sédaté quand il reprenait conscience, enfermé toute la journée dans une chambre d’isolement. Pourquoi ne l’avaient-ils pas tué, comme la loi le prévoyait? Il semblerait que son absence, qui avait résulté en plusieurs meurtres, intriguait beaucoup certains psychiatres qui avaient déjà vu quelques cas similaires. Son cerveau était donc disséqué, analysé, manipulé pour le bon plaisir de ces médecins alors que son corps ne pouvait résister. Quelle importance, de toute façon? Celui qui était désormais un jeune homme n’était pas conscient les trois quarts du temps. Sa vie était terminée depuis bien longtemps, à quoi bon le prendre en pitié?
“Bonjour. Tu peux m’appeler An, comme la pâte de haricot. Quel est ton nom?”
“...”L’un des médecins s’intéressa d’un peu plus près au cas de Takahiro. Il réduisit volontairement les doses de médicament, histoire de lui rendre un minimum de contrôle sur son corps, et commença à lui parler. Le patient, plus du tout habitué à s’exprimer, peina d’abord à aligner plus de quelques mots durant ces séances. Tous les tests qu’on lui avait fait subir, tous ces médicaments qu’il avait ingurgités ou qu’on lui avait injectés avaient eu des effets néfastes sur son cerveau, si bien qu’il ne se souvenait même plus vraiment de son prénom ou de sa vie d’avant. Le médecin fut d’un seul coup une bouée de sauvetage, une ancre à laquelle s’accrocher pour ne plus dériver. Si au départ Takahiro se méfiait de lui, il finit par l’accepter, et même l’apprécier. C’était ce médecin qui le réveillait petit à petit. Ce médecin qui lui offrait une deuxième chance.
“Tu te nommeras Takahiro, désormais. Comme tu l'as choisi. Quand tu seras dehors...ne m’oublie pas. Je reviendrai te rappeler ta dette en temps voulu.”
“Ta...ka...hi...ro.”Le malade adopta ainsi son nouveau prénom peu de temps avant sa fuite. Avec l’aide du psychiatre qui avait simplement substitué ses médicaments avec des placebos, il put enfin sortir de sa chambre en marchant de lui-même, sans aucun contrôle. Bien sûr, il y eut bien des gens pour tenter de l’en empêcher...mais c’est là que les choses deviennent intéressantes. Pour obliger la soignante à se taire, le jeune homme posa simplement sa main contre sa bouche. Presque aussitôt, la peau de la femme blanchit à vue d’oeil, puis commença à se dessécher pour ne laisser qu’une momie rabougrie qui tomba sur le sol. D’abord surpris par ce qu’il venait de faire, Takahiro se sentit soudainement ragaillardi et même euphorique. Comme si ce simple geste lui avait redonné toute sa confiance en lui! Il trottinait dans les couloirs, chantonnant une comptine enfantine tout en touchant ceux qui s’approchaient un peu trop près de lui.
“C’est bien, Taka-chan. Maintenant, suis-moi. On va discuter un peu toi et moi.”“An” se révéla être un sorcier, membre du Matsushime-rengô, qui avait sa petite idée sur la raison de l’absence de Takahiro. Il utilisa un sort particulier pour modifier légèrement ses traits, puis l’emmena voir d’autre personnes dites “de confiance”. Ce soir-là, peu de temps après avoir été libéré, Takahiro fut de nouveau fait prisonnier. Cependant il ne comprenait pas vraiment qu’on l’avait enchaîné; pour lui, on lui avait simplement offert un joli bracelet en argent en guise de preuve de confiance. Un bracelet qu’il n’a jamais vraiment essayé d’enlever de toute façon. A quoi bon? Il était si joli! Et c’était un cadeau, il ne fallait pas refuser les cadeaux. Le nouveau Mephicent avait beau arborer les traits d’un jeune adulte, il apprenait au fur et à mesure tel un petit enfant.
“An est le copain de Taka-chan! Taka-chan aime beaucoup An!”C’est rare pour un Mephicent d’être lié à ce point à un sorcier, mais c’était le cas pour Takahiro. An l’avait sauvé de l’hôpital, An l’avait aidé, il ne pouvait pas être méchant! C’était ce que pensait encore le jeune homme, jusqu’au soir où l’artefact a été volé. Ayant été enchaîné le soir même de son évasion, il n’avait jamais réellement goûté à la liberté. Lorsque An et les autres sorciers le contrôlant se sont suffisamment éloigné de lui, Takahiro a pu expérimenter l’entièreté de ses nouveaux pouvoirs. Transformé en petit démon rôdant sur terre, il a pu faire la connaissance d’autres Mephicents en les suivant pour un rassemblement secret. Ce soir-là, les trois sorciers qui le contrôlaient ont compris qu’il était plus dangereux qu’il ne le montrait au quotidien. Il suffisait de compter le nombre de momies qui s’accumulaient à ses pieds…
“Taka-chan aime bien dessiner!”Aujourd’hui, c’est le calme plat dans la vie de Takahiro. Logé dans un appartement payé par An, le jeune homme passe tout son temps libre à peindre des toiles ou à crayonner, à la manière traditionnelle ou digitale. Adepte de l’art classique comme du manga, il poste chaque jour une nouvelle oeuvre d’art sur son instagram sans jamais montrer son visage. Ainsi, il a acquis une certaine renommée sur la toile, et il lui arrive même de vendre des dessins digitaux sur les conseils de An. Pas de traditionnel, cependant; les envois par la poste lui sont interdit, de peur de le lier à cette activité. En parallèle et pour lui éviter de trop s'éparpiller, An lui a dégoté un travail partiel en tant que serveur dans un bar de Shinjuku, le Kasumi, endroit sombre tenu par un vieux vampire que Takahiro aime beaucoup. De quoi contrôler le Mephicent un peu plus aisément, n’est-ce pas? Certes, il arrive tout de même quelques accidents parfois, mais ce ne sont que des dommages collatéraux sans importance! Tant que la confiance du démon envers son sorcier référent n'est pas ébranlée, il restera sage comme une image.