Anecdotes/caractère
Charmante – Ambitieuse – Intelligente - Méthodique – Rancunière – Protectrice – Fidèle – Un brin sadique (oui, juste un brin) – Observatrice – Soignée – Dynamique – Curieuse – Calme (ça en deviendrait louche) – Hypocrite – Instinctive – Combative – Confiante – Fiable (la majorité du temps) – Empathique (ça dépend pour qui)Tous ses termes définissent à eux-seuls le caractère particulièrement changeant de la demoiselle. Enfant, c’était une fille joviale mais le temps et ses aléas a terni cette image pour ne laisser qu’une jeune femme au cœur blindé derrière une allure froide et détachée. Yuki contrôle, observe, analyse et pense de façon méthodique à chaque instant. Est-elle un génie pour autant ? Ces professeurs ont longuement discuter à ce sujet et la réponse est, encore et toujours, en suspend.
Sa vie se veut rangé et organisé à la seconde près afin qu’aucune bévue ne surgisse de nulle part. Un cocon faussement sécuritaire, car cette barrière futile peut voler en un éclat d’une seconde à l’autre.
Outre son désir d’avoir la main mise sur son quotidien, Yuki reste charmante, tout à fait agréable à vivre quant on ne s’attire pas ses foudres. Pour ses proches c’est une personne cultivée dont la confiance se gagne progressivement, tandis que pour ses ennemis c’est une véritable peste qui n’a d’yeux que pour le but qu’elle désire atteindre. Qui de ces deux camps à raison ? Nul ne sait vraiment… Néanmoins, il semblerait qu’elle soit prête à anéantir quiconque se dresse en dehors de sa route, car rien n’importe plus que son frère ainsi que son besoin d’acquérir un statut social respecté.
Malgré tout, elle est particulièrement tendre avec Keishi et apprécie tous les moments qu’ils partagent. Une part de sa personne se veut donc très douce mais encore faut-il l'apercevoir.
- Un péché mignon ? Un seul ? Le choix est difficile, presque cornélien en vérité… Yuki raffole du salé comme du sucré. Elle mange de tout et ne se prive pas tant sa plastique ne semble nullement ébranlé par son régime alimentaire. Néanmoins, les ramens d’un restaurant de quartier ranimeront sans cesse en elle les souvenirs des repas en famille dont elle conserve la nostalgie.
- Ses dents aiment à mordiller son pouce droit lorsque l’impatience la gagne. C’est un fait assez rare, pourtant impossible de le louper lorsque l’on la connaît parfaitement.
- L’art de la calligraphie fut une passion passagère qu’elle a longuement travaillée avant de l’abandonner subitement pour une raison inconnue. Il est possible de voir des vestiges de ce temps-là en se rendant dans l’appartement où elle vit désormais. De simples bannières pendues au mur témoignent de sa délicatesse à manié le pinceau comme sa mère avait pu le faire auparavant.
- Sa couleur préférée n’est autre que le noir et c’est sans surprise qu’elle la porte de façon régulière.
- Passionnée d’art, elle aime à faire de nombreuses expositions et pourquoi ne pas discuter avec l’artiste en question ?
- Le karaté est un sport dont les bénéfices furent nombreux pour la jeune femme. Même s’il lui arrive parfois encore de se perdre dans ses émotions, Yuki a gagné en maîtrise grâce à la pratique de cette discipline qu’elle poursuit encore aujourd’hui.
- Les nuits sont toujours difficiles pour la sorcière, car rien ne peut apaiser les tourments qui la gagnent lorsque le noir s'abat sur la ville. Aussi son corps oscille entre une envie irrépressible de dormir ou une lente agonie à rester éveillé dans les draps. On peut donc la qualifier d'insomniaque sans soucis.
Histoire
Un sur deux. Née aux aurores, Yuki avait fait savoir sa présence au travers d’un cri tout à fait significatif dont la puissance avait amusé ses parents. Elle venait après tant de chose après tout : une fausse couche, un enfant malade et la perspective d’agrandir la famille désormais annihilée, car cette dernière grossesse était bel et bien le dernier espoir des Kamado. Néanmoins, le bonheur n’en fut que décuplé. Le bébé était en bonne santé et ses grands yeux d’onyx charmaient déjà les infirmières.
Un sur deux. Elle était ce chiffre premier.
La maladie l'avait épargné.L’enfance fut bien la période dont la petite profita le plus. C’était un cadre idéal pour Yuki : stable, bienveillant et son frère veillait sur elle avec soin. Elle avait donc grandi dans cette atmosphère paisible, sans se soucier du lendemain, mais progressivement la cruauté du monde la rattrapa. Elle comprit la situation fragile de son frère dont la forme précoce de la maladie d’Huntington hantait le quotidien ainsi que la tristesse de ses parents de ne plus pouvoir avoir d’enfants. Des faits qui n’entachèrent nullement sa joie de vivre tant la petite mettait du cœur à ensoleiller la maison de son sourire.
Puis l’école arriva et ce fut une série de première victoire pour la petite tête brune, car sous ses airs angélique Yuki cachait un esprit tout à fait studieux.
Tandis qu’elle excellait à l’école un peu plus chaque jour, un arrivant rejoignit la maison des Kamado lors de l’années de ses six ans. Suffisamment intrigué pour ne pas craindre la tête brûlée en question, Yuki s’était progressivement habitué à cet inconnu portant le nom de Reizo. Elle appréciait sa présence et ne lui reprochait nullement son caractère difficile, même si Keishi se faisait plus distant. Cet « intrus » selon lui gênait la complicité qu’il avait avec sa sœur, mais c’était en vérité une simple rivalité enfantine entre les deux garçons. D’un côté le faible souvent martyrisé par ses camarades et de l’autre le sportif bagarreur… Comment pouvaient-ils s’entendre ?
La demeure des Kamado changea pourtant du tout au tout à la suite de l’adoption. D’ordinaire tranquille, le quotidien se mua en une série de fugues, de révoltes, de disputes. N’ayant guère l’envie de se mêler aux problèmes des adultes, Yuki observait en restant silencieuse la majeure partie du temps. Il y avait parfois des moments d’accalmie dont elle tirait profit et tentait de gagner la confiance du rebelle de service. Ce fut long. Compliqué. Et même si Reizo restait toujours aussi froid elle ne se décourageait pas.
Il avait fallu deux ans avant que celui-ci n’accepte réellement les contraintes véritables de la vie de famille, mais pour la brune c’était une attente méritée.
La vie avait donc repris son cours avec son lot de tracas habituel. Le jour comme la nuit se succédaient dans un ballet harmonieux. Idyllique. Keishi luttait encore et toujours contre son handicap grandissant et la maladresse présente dans tous ses gestes, sa sœur veillant à son tour sur sa personne. Les rôles s’inversaient peu à peu, laissant l’aîné des Kamados légèrement amer.
L’adolescence approcha à grand pas et progressivement les premiers émois amoureux… Quelle plaie ! Comment ne pas en vouloir à Reizo pour enchaîner les nanas aussi cruches les unes que les autres ?! Comment les supporter ? Une question qui resta sans réponse dans l’esprit de Yuki et ce en dépit des multiples réflexions qu’elle avait échafaudé.
Tentant de noyer ces interrogations par le travail et l’implication dans la vie de la famille en général, la belle devenait une jeune femme aux traits digne d’une poupée. Même si de temps à autres quelques péripéties venaient ponctuer les jours, Yuki appréciait cette tranche de vie dont son statut d’adolescente dans la fleure de l’âge se contentait.
Le petit plus arriva avant le drame…
Un baiser.
Un. Juste un. Son premier du moins et la belle n’a jamais désiré évincer ce souvenir de son esprit. C’était vraiment peu de chose en vérité, mais elle s’était sentie comblé. Un unique mouvement de la part de Reizo. Un espoir dont la lueur vacillante avait suffi à la faire sourire pendant une journée entière.
Puis il y avait cet événement funeste, profondément traumatisant. Des corps ravagés sur le parterre ensanglanté de la maison.
Yuki n’avait même pas pu crier tant le choc l’avait laisser halluciner contre l’encadrement de la porte, quant à son frère il avait vomi ses tripes sur le sol. Reizo, de son côté, était aux abonnés absents.
C’est là que tout commença, après la perte de ses parents.
Orphelins, frère et sœur furent placés chez leur grand-mère paternelle dont la bienveillance était comparable à un bain d’eau glacé. Une nouvelle épreuve se dressait devant eux. Elle chercha désespérément Reizo puis abandonna… Elle n’avait pas les moyens de partir à sa poursuite et dieu seul savait où il était allé, puis la police le suspectait ouvertement pour l’assassinant barbare. Une chose totalement impossible, fantasque même pour l’esprit affûte de la demoiselle.
Tantôt au chevet de son frère, tantôt à l’école, Yuki maintenait un train de vie chaotique tandis que ses nuits semblaient de plus en plus vides de sommeil. Elle rentabilisait son temps en travaillant ainsi d’arrachepied, espérant que cela paierait au plus vite. Elle devait sauver Keishi dont l’état s’aggravait, se détacher de cette grand-mère froide et payer son propre appartement.
L’idée de se pencher vers un aspect plus sombre l’attira pour la première fois et elle dirigea ses recherches vers l’occulte. Une démarche qui l’entraîna progressivement vers un futur surprenant.
Une fois son parcours scolaire achevé, avec brio, la brune se lança dans la vie active sans réfléchir. Son profil se fit aussitôt remarquer et la poussa à rencontrer toutes sortes d’employeurs. Sa première place fut un simple job d’assistante dans lequel elle excella avant d’avoir plusieurs propositions plus alléchantes. Pourtant, elle avait beau réussir, dès qu’elle rentrait le soir ses prunelles s’attardaient sur le corps endormi de son frère. La dégénérescence grandissait un peu plus chaque jour… Elle manquait de temps… Elle manquait cruellement de temps, d'’autant qu’elle peinait à s’occuper pleinement de Keishi, car peu importait toute l’énergie qu’elle y mettait il fallait bien qu’elle finisse par se poser une fois la nuit arrivée.
Lors d’un échange avec une personnalité proche de son patron, elle entendit finalement parler du clan des matsuren. L’homme parlait a voix basse de magie, de son mental d’acier, de pouvoir renaître encore et encore. Une aubaine qu’elle ne pouvait décemment pas laisser filer entre ses doigts, d’autant qu’elle avait déjà étudier toutes les possibilités pour soigner Keishi, même les plus fantaisistes. Aussi décida-t-elle de rejoindre le clan pour parvenir à réaliser les desseins enfouis en elle.
Un mal pour un bien. Toujours un.Peu après, une vague de changements agita la vie de la cadette des Kamado : nouveau poste, nouveau salaire, nouvelle situation et rapidement nouvel appartement. Désormais conseillère principale d’un dirigeant d’une multinationale aux actions crevant le plafond, Yuki avait gravi un échelon.
Un. Encore une fois.Plus de grand-mère, ni de revenus tout juste corrects. Non. Elle osa même employer un majordome afin de prendre soin de Keishi durant son absence ; une décision qui la soulagea grandement tant l’angoisse de le laisser la meurtrissait.
Désormais Yuki poursuit son petit bonhomme de chemin. Elle continue de chercher des réponses au meurtre de ses parents et espère retrouver par hasard celui qu’elle n’a plus vu depuis onze ans… Cela fait trois ans qu’elle est véritablement indépendante et elle ne s’en est jamais plainte. Jamais.
Parfois elle aimerait rembobiner le film, mais la chose est impossible. Il ne lui reste plus qu’a espérer qu’elle puisse sauver Keishi, laver la réputation de l’aîné Ando, venger ses parents et devenir une figure emblématique à Tokyo.
Ce n'est plus un chiffre.
Elle est ce nombre qui se dresse.
Une. Une seule et même personne. Une pièce à deux faces puisqu'elle ne vit pas seulement que pour sa petite personne mais aussi pour l'esprit de plus en plus absent de son frère.