Nakajima Sasori ♦ Même le diable fut un ange au commencement.

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Sam 18 Jan - 4:02
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Nakajima Sasori

" Je vous envoie comme des brebis au milieu des loups.
Soyez donc prudents comme des serpents et innocents comme des colombes. "
Matthieu, X, 16 - La Bible
#Élégance
#Séduction
#Dévotion
#Violence
#Solitude

Derrière l'écran


Pseudo • Setsu
Fréquence de connexion • Presque tous les jours pour voter, une fois par semaine au moins pour rp.
Comment tu es arrivé(e) ici • On m'a attrapé au lasso pour me ramener ici de force. Pauvre de moi.
Un mot supplémentaire • J'ai juste tellement hâte de m'éclater avec vous ♥ Ce genre de contexte au Japon, avec un staff pareil, je pouvais pas résister  Nakajima Sasori ♦ Même le diable fut un ange au commencement. 3118485454
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Nom & Prénom • Nakajima Sasori

Date de Naissance & Âge • 14 octobre 1997 - 22 ans

Lieu de Naissance • Tokyo

Nationalité & Origines • Sasori est japonaise, mais son grand père maternel était américain. Un homme d'affaire arrivé au Japon après la guerre et épousant une jeune nippone de la haute société. Inutile alors de préciser les origines sociales de Sasori ; il est évident qu'elle vient d'un monde privilégié.

Statut • La question ne se pose pas vraiment à ses yeux. Le célibat semble être pour elle la seule option envisageable. A vrai dire, elle n'y songe simplement pas. Une femme comme elle n'est pas faite pour être liée à un homme.

Métier/Études • Sasori est une Geisha travaillant principalement au Tan'Rei, bien qu'elle puisse aussi exercer en dehors de l'établissement pour des événements prestigieux ou des clients importants.

Rôle • La jeune sorcière a un rôle encore fragile au sein du clan, bien que prometteur. A ce jour, c'est avant tout pour le compte de celui qui l'a intronisé à la magie qu'elle agit, mais vu le statut que ce dernier possède, c'est une position des plus stratégique, qui pourrait lui permettre d'obtenir bien plus d'influence et de reconnaissance de ses pairs. Concrètement ; elle est la Némésis dont les sorciers ont honteusement besoin. Une arme pour se débarrasser discrètement des créatures gênantes ou un peu trop vindicatives à leur encontre. Une sorcière prête à se salir les mains ; un rôle aussi tabou que nécessaire.

Cependant, ce rôle officiel cache des desseins bien moins loyaux envers sa famille.. Une seule personne connait les réelles motivations de Sasori. Une personne qui tente d'utiliser cela à son avantage mais.. vouloir domestiquer un fauve pourrait se révéler létal.

Pouvoirs • Le charme et la séduction sont les armes les plus redoutables que la sorcière possède. Poussées à leur paroxysme, ces qualités peuvent se révéler fatales pour ceux qui y succomberaient. Encore jeune, la sorcière est loin de pouvoir exprimer pleinement tout son potentiel. Mais il est bien présent et pourrait devenir redoutable. La séduction est l'art même de la manipulation mentale. Il s'agit de danser avec l'esprit et le désirs de sa cible, afin d'en posséder le plein contrôle, de pouvoir l'utiliser à sa guise .. jusqu'à ce que, par exemple, elle puisse en venir à se donner la mort lui même.

Sasori a déjà à ce jour une propension particulière à attirer l'attention vers elle. A susciter désir et curiosité, voir fascination. Elle est aussi capable de créer des illusions, sortes d'hallucination plus ou moins élaborées selon sa cible. Quand au charme complet ou envoûtement, au contrôle entier et total d'autrui .. elle n'y parvient que de plus ou moins cours instants.

Sort de prédilection • Difficile de définir le sort de prédilection d'une sorcière aussi jeune. Sa magie pourrait être comparée à une forme d'hypnose, dont l'effet décroit selon la créature a qui elle a affaire. Si à ce jour, la sorcière maîtrise davantage la créature d'illusions, c'est bien sa capacité à créer de puissants envoûtements qui demeure son arme la plus redoutable. Une arme qu'elle compte bien continuer à affûter.

Résurrection • La sorcière n'en est qu'à sa première incarnation. Celle où tout se crée, celle où tout se joue. Elle le sait, une vie humaine ne suffira certainement pas à accomplir sa mission. Mais elle sait aussi que ses aptitudes se font peu à peu remarquer parmi ses pairs.. Tout ceci n'est qu'un début.

Votre avis sur les autres clans • Vampires et Loups-Garous ne sont que des créatures des ténèbres qui doivent être renvoyées en Enfer. Des êtres maudits qui ne peuvent avancer dans la lumière de Dieu. Des monstres qui font de l'humanité leur terrain de chasse et de jeu.

Les sorciers ne méritent pas davantage de clémence ; ils se sont maudits volontairement, reniant la lumière divine, condamnant leur âme. Leur avidité les a perdu. D'apparence moins belliqueux envers le reste de l'humanité, ils ne sont pas la cible principale de la chasseuse, qui a d'ailleurs besoin de collaborer avec ces derniers si elle veut mener à bien sa mission. Mais il ne faut pas s'y tromper : elle les considère tout autant comme des âmes perdues. Elle même ne fait pas exception ; à l'heure du jugement elle s'en remettra à Dieu. Elle prie encore pour son pardon.

Des humains avec des pouvoirs ? Elle a vaguement entendu parler de cette rumeur, mais n'y croit pas réellement. Il ne s'agit pas de quelque chose de suffisamment sérieux pour qu'elle y porte un réel intérêt.

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Anecdotes/caractère


Sasori est malgré elle, l'incarnation même de la complexité humaine face à sa destinée. Une âme versatile pleine de bonne volonté et qui pourtant ne saurait demeurer dans la lumière. Une créature dessinée pour inspirer tout autant l'innocence que le péché. Une propension à la douceur tout comme à la violence. Un être trop pur pour ne pas être perverti ; un être trop pervers pour demeurer pur.


La jeune geisha est avant tout un être un perpétuel représentation d'elle même. Pleine de grâce, elle respire l'élégance et la retenue, la douceur féminine et la mesure. Ses gestes sont tous minutieusement calculés, maîtrisés, leur impact sur autrui connu à l'avance. Tout comme ses mots, ses paroles choisies avec soin, témoins de son haut degré d'instruction et de culture digne de son rang. Femme d'art et de culture, cela se ressent et se voit dès les premiers échanges. Sasori est une femme figée dans le temps, vestige d'une époque révolue et qu'elle continue pourtant de faire perdurer tout comme ses consœurs. Dès lors qu'elle entre en contact avec autrui, elle est en représentation. Pourtant cela semble parfaitement naturel, comme si elle était simplement née pour ça. Comme si son apprentissage n'avait fait que révéler pleinement sa véritable nature. Sasori était née pour susciter la fascination et l'admiration des hommes.

Ô péché de vanité qui se dessine alors ; elle doit bien le confesser. La jeune femme a pris goût à tout cela. Sasori a toujours été très coquette, sans doute cela vient-il de son éducation, de ses habitudes venues d'un milieu où une petite fille se doit d'être toujours parfaitement présentable et apprêtée. Esthète, elle pourrait dire pour sa défense qu'elle sait simplement apprécier la beauté, sous des formes diverses, et que le soieries et pierres précieuses ne font juste pas exception .. Il est vrai qu'elle possède un goût certain pour le luxe, elle ne peut le nier. Il faut bien s'accorder quelques plaisirs dans l'existence, non ?

Malgré ce calme et cette mesure apparente qui se dégagent d'elle, la jeune femme cache en elle un tourbillon d'émotions bien plus virulentes que ce qu'elle laisse paraître. Parfois, cela s'exprime au travers d'un pincement de lèvre, un léger froncement de sourcils .. qui peuvent signifier bien plus qu'un simple agacement. Sasori a apprit à se contenir, toute son existence, n'ayant jamais réellement eut la possibilité de s'exprimer pleinement. Mais c'est une dangereuse bombe à retardement et le jour où elle ne parviendra plus à se contenir, l'explosion risque d'être grandiose. Loin de posséder une âme sage et apaisée, la jeune femme est exposée à la colère, à la révolte, et si elle tente de canaliser ces émotions, elle risquerait bien un jour d'en être rattrapée. Après tout, son âme est déjà entachée par les ténèbres et ces dernières ne se privent pas de se rassasier des vices cachées de la jeune femme, les amplifiant un peu plus chaque jour.

Durant de trop longues années, la jeune femme s'est faite dépassée par sa capacité à attirer l'attention sur elle, en particulier l'attention masculine. Fardeau dont elle ne savait que faire, une capacité mal maîtrisée qui s'est retournée contre elle, à présent la donne a changé. Prenant pleinement le contrôle de son existence, elle s'est aussi réappropriée cette faculté sournoise à manipuler autrui. La séduction est manipulation. La séduction est une perversion de l'âme. Mais elle préfère être tentation que victime, quand bien même cela fait d'elle une pécheresse. Si cela lui permet d'agir au nom de Dieu, elle ne peut que l'accepter. Mais peut être ne fait-elle que se mentir à elle même avec cette théorie plus que controversée que la fin justifie les moyens. En vendant son âme à Lilith, elle s'est condamnée à une vie de vices et de péchés. Et bien qu'elle n'oserait certainement pas l'avouer, elle y prend du plaisir. Énormément de plaisir. Voir un homme tomber peu à peu sous son emprise est pour elle extrêmement satisfaisant. Cela en devient presque addictif. Voir la fascination naître dans le regard d'autrui, capter leur entière attention jusqu'à les soumettre complètement à sa volonté .. Les perdre dans des mirages qui peuvent être tout autant volupté que cauchemars .. Sasori emprunte dangereusement la pente glissante de l'orgueil, et cela pourrait la rendre à terme aussi dangereuse qu'incontrôlable.

Ainsi, la jeune femme peut apparaître comme relativement instable et versatile. D'un caractère pourtant patient et réfléchi, elle demeure imprévisible. Sa personnalité reste en construction, en mutation. Difficile de prévoir quel aspect prendra le dessus dans telle ou telle situation. Sa méfiance naturelle ne la rend pas moins assez malléable. Malgré des valeurs religieuses solidement ancrées, Sasori demeure une jeune femme en quête d'elle même, souffrant secrètement d'une solitude qu'elle ne peut exprimer et d'un besoin refoulé de reconnaissance. Elle a besoin que son existence soit légitimée. Elle a besoin que tout ceci ait un sens. Elle a besoin d'exister pour autre chose que simplement .. exister.

Malgré toutes les incertitudes que l'on pourrait relever à son sujet, la sorcière possède une détermination certaine, une volonté qui lui confère une force de caractère non négligeable. On pourrait y lire de l'obstination, tout comme considérer que cela la rend simplement particulièrement tenace. Abandonner n'est pas dans son vocabulaire. Qu'importe le temps ou les efforts, elle se donnera toujours les moyens d'atteindre ses objectifs. Associez à cela une fierté farouche et vous obtiendrez une ennemie à ne jamais sous-estimer. La jeune geisha n'est en effet pas une femme à laquelle il est souhaitable de manquer de respect -bien peu l'oseraient-. Et même si elle ne montre pas immédiatement que sa fierté a été piquée, sachant la plupart du temps aisément se contenir, elle n’oublie rien. Jamais. Se fier à son calme apparent est une bien piètre erreur.

La personnalité de la jeune femme n'est en fin de compte pas chose aisée à décrire ; personne, ni même elle ne pourrait réellement prétendre la connaître. Elle n'est qu'un mirage, un rêve que l'on ferait éveillé, demeurant aussi abstrait qu'indéchiffrable. Sasori ne parle presque jamais d'elle même. Et si on l'y invite, elle choisira ses mots avec soin, laissant volontairement planer le mystère, n'en révélant jamais de trop. Elle sait donner de l'importance à son interlocuteur, l'écouter, lui donner ce sentiment qu'il possède sa pleine et entière attention. Est-ce véritablement le cas ? S'il est vrai qu'au delà de ses manières, la jeune femme s'intéresse rarement à autrui, c'est aussi qu'elle veille à garder une certaine distance. Elle n'est pas de ceux qui se lient aisément à autrui et c'est bien peu de le dire. Est-ce pour se protéger elle même, ou pour protéger autrui ? Un peu des deux, sans doute..


♦ Bien qu'il soit rare de voir la geisha en tenue « civile », ce n'est pourtant pas impossible. S'il est vrai qu'elle se présente la plupart du temps au monde en tenue traditionnelle, lorsqu'elle souhaite plus de discrétion elle dispose aussi dans sa garde robe des tenues bien plus modernes. Néanmoins, elle ne peut s'empêcher de demeurer toujours très coquette. Ses cheveux noirs d'une longueur vertigineuse sont rarement laissés libres, et elle a un talent certain pour les attacher.

♦ Son apparence est bien la préoccupation principale de son quotidien. Ses cheveux doivent être parfaits, tout comme sa peau, ses ongles, sa silhouette toujours gracile .. Une rougeur, un bouton, une cicatrice ? Hors de question. Il faut bien l'avouer, la magie peut aider en ce domaine mais, la jeune femme prend plaisir à ces longues heures passées à prendre soin de son enveloppe charnelle. Un plaisir sensuel qu'elle s'accorde sans grande culpabilité. Seule anomalie physique notable ; une brûlure ayant la forme d'une croix chrétienne à l'arrière de son mollet droit, juste au dessus du talon.

♦ S'il est un sujet particulièrement tabou, c'est bien celui de la sexualité d'une geisha. Si elle ne possède aucune obligation à ce niveau vis à vis de ses clients, c'est que cela ne dépend que de sa volonté et demeure purement confidentiel. Mais alors, qu'en est-il concrètement ? C'est un tabou dans lequel la jeune femme s'est recluse, un sujet qu'il serait bien maladroit d'aborder avec elle. N'a t-elle donc aucunes envies, aucun désirs ..? Ou craint-elle seulement de s'y perdre complètement si elle venait à céder à la tentation .. ? Ou peut être encore, ne parvient-elle simplement pas à se défaire d'un passé trop .. désagréable.

♦ Bien qu'elle soit bien plus dangereuse de part sa magie que ses aptitudes physiques, la jeune femme possède deux tantô, dont elle ne se sépare jamais. Agile, précise, son maniement de ses armes est plus que respectable. Néanmoins, il s'agit plus à ses yeux d'arme de dernier recours qu'autre chose.

♦ Un autre accessoire dont elle ne se sépare jamais ; son crucifix. Il s'agit d'un pendentif en argent d'une grande simplicité, relié à une chaîne qu'elle ne peut hélas porter à son cou lorsqu'elle est en tenue traditionnelle. C'est la seule chose qu'il lui reste de son enfance, elle y tient farouchement.


Histoire




“ À ton école, divin Maître,
Nous sommes venus nous former.
Enseigne-nous à te connaître;
Toi-même apprends-nous à t'aimer.
Seigneur, qu'attentifs et tranquilles
Nos esprits s'ouvrent à ta voix,
Et que nos cœurs, toujours dociles,
Demeurent soumis à tes lois. ”





Sasori n'avait jamais connu la misère, la pauvreté ou encore l'absence d'amour. Bénie par une naissance des plus favorable, elle était née dans un monde privilégié où l'on ne manquait jamais de rien, où l'on possédait même bien plus que nécessaire. Elle est la continuité d'une vieille lignée aristocratique nippone, à laquelle avait été mêlée du sang américain, par son grand père maternel. L'après guerre avait été favorable à cet homme d'affaire venu construire son empire sur les ruines du Japon vaincu. La mère de Sasori avait ainsi été élevée dans un mélange de culture, entre  tradition nippones et « monde moderne », et surtout une éducation chrétienne très pratiquante. Ainsi avait-elle à son tour élevée sa fille, soutenue par son époux qui avait épousé autant sa femme que sa religion. L'univers de la petite Sasori était bridé par de nombreux codes sociaux et religieux, mais bien que cette éducation aurait pu un jour lui peser, l'on ne pouvait décemment pas qualifier l'enfant comme malheureuse. Non, elle ne l'était pas. Cette vie, cette famille était en marge de la masse. Un milieu protégé, loin des réalités du commun des mortels, qui n'avait en rien préparé la petite Sasori à affronter la vie avec ce qu'elle pouvait comporter de plus dangereux. Mais de toute manière il fallait bien l'avouer ; rien n'aurait vraiment pu la préparer à ce qui allait suivre.

Le danger qui guettait cette famille à priori protégée de tout mal, jamais ils n'auraient pu le soupçonner. Le danger avait été fourbe, insidieux, s'immisçant peu à peu dans le quotidien des Nakajima, montrant patte blanche avant de dévoiler les crocs. Depuis quelques semaines, les parents de Sasori faisaient venir chez eux un professeur de piano pour leur enfant, après que l'ancien ait mystérieusement rompu tout contact. L'enfant avait alors dix ans. Ce nouveau enseignant était aussi élégant que charmant, aussi talentueux que pédagogue, aussi jeune que doté d'expériences et de savoir. En plus des leçons qu'il donnait à la fillette, cet homme faisait profiter de ses talents à toute la famille. Des concerts privés, un luxe pour les privilégiés. Ainsi un soir, il était venu en compagnie d'un autre musicien pour l'accompagner au violon. Ils jouaient divinement bien, avec une aisance et une harmonie remarquable qui avaient enchanté Sasori et ses parents, contemplatifs face à tant de beauté et de virtuosité. Comment auraient-ils pu imaginer que c'était le diable qu'ils avaient laissé entrer chez eux .. ?

Sasori ne saurait décrire avec précision les événements qui ont eut lieu ce soir là. Le tableau avait bien rapidement changé de teinte. La volupté de la musique avait laissé place en un instant à une sauvagerie qui marqua profondément son esprit. Des bêtes. Des monstres. Du sang. Sa mère hurlant. Son père forcé de la regarder se faire vider de son sang sous ses yeux avant que vienne son tour. Les domestiques n'avaient eut aucune chance de s'enfuir. L'Enfer dont on lui avait si souvent parlé se trouvait à présent là, devant elle. L'Enfer sur terre. Les démons étaient sortis de l'ombre pour répandre leur terreur. Terrifiée, horrifiée, dans ce déferlement de violence l'enfant avait réussi à se cacher dans l'armoire de sa chambre. Elle se souvient encore du son de ses pas dans l'escalier de marbre. Sur le plancher de sa chambre. Des pas lents, comme s'il voulait savourer un instant savoureux pour lui, cauchemardesque pour elle. Jusqu'à ce qu'il ouvre avec cette même lenteur la porte de l'armoire, son visage maculé de sang à quelques centimètres de celui de la fillette.

«  Poupée de chair, poupée de sang .. que vais-je faire de toi ? » avait-il soufflé dans un murmure.




“ À genoux, devant toi,
Je ne peux rien t’apporter d’autre que moi.
À genoux, devant toi,
Les yeux clos, mais le cœur ouvert à ta voix.
Quand tout ce qu’il me reste
C’est la certitude que tu es mort pour moi. ”




Il s'appelait Ryuji. Sa maison était presque aussi grande que la sienne l'était. Il parlait peu, il dévoilait peu. Il se complaisait à laisser l'enfant sans réponses. Il se l'était simplement accaparé, comme l'on ramasserait un petit chiot, faisant d'elle son animal de compagnie. Sa petite poupée humaine, comme il aimait l'appeler. Un caprice malsain pour ce vampire âgé et lassé de tout, en quête peut être d'une jeunesse et d'une innocence perdues depuis bien longtemps. Il l'avait ainsi gardé captive dans sa demeure, ne laissant en aucune façon le monde extérieur entrer en contact avec elle. Ainsi pouvait-il mieux asseoir son emprise, ainsi elle n'avait aucun moyen de lui échapper. Il veilla à son éducation, n'ayant pas envie qu'une sotte inculte lui tienne compagnie. Littérature, langues étrangères, mathématiques, musique .. Son savoir était incroyablement vaste. Il l'habillait et la coiffait toujours avec beaucoup de soin, renforçant autant que possible cette image de poupée qu'elle lui inspirait. Elle était à lui, son animal et son jouet, qu'il façonnait comme bon lui plaisait. Comment aurait-elle pu se rebeller ? La peur dictait ses actes, la soumettant sans mal. Mais c'était à un jeu bien plus sournois et pervers encore que le vampire jouait avec la jeune fille ; son but n'était pas seulement de la posséder par la peur. Il devenait son seul repère, son seul salut. Il devenait celui qui pouvait la châtier durement tout comme il pouvait ensuite la laisser sangloter sur ses genoux en entremêlant ses doigts dans ses cheveux. Il n'était pas uniquement son geôlier ; il se faisait Maître. Il voulait inspirer autant crainte que besoin, soumission et dévotion. Mais.. loin de ses yeux, c'était un autre maître vers lequel Sasori tournait ses prières.

Il n'avait pas réussi à contenir toute l'étendue de sa perversion bien longtemps. Elle avait douze ans, la première fois qu'il l'avait touché. Qu'il l'avait touché , à cet endroit qu'on lui avait pourtant toujours décrit comme particulièrement intime. Il n'y avait que les grandes personnes qui avaient le droit de se toucher .. Et .. Et elle ne voulait pas non plus le toucher.

«  Il n'y plus de bien ou de mal. Il n'y a que ma volonté qui compte, c'est tout ce que tu as besoin de savoir. »

Obéir sans chercher à comprendre. C'était en fin de compte dans la continuité de son éducation initiale. Et pourtant elle le savait ; ce n'était pas bien. Ce n'était pas normal. C'était dégouttant. C'était douloureux. Il était le monstre qui avait tué ses parents et qui à présent venait souiller tout autant son corps que son âme. Mais que pouvait-elle faire d'autre que prier en silence ?




“ C'est Jésus, quand je chancelle,
Seul, en mon chemin,
Qui vient prendre ma main frêle
Dans sa forte main. ”




Les années qui suivirent lui parurent interminables. Sasori grandissait mais hélas, elle n'en devenait pas moins désirable à ses yeux. Des années à garder le visage baissé, à lui dire les mots qu'il aimait entendre, à feindre une résignation et une docilité parfaite. Au fond de son cœur, la révolte grondait en silence. Comment aurait-il pu savoir ? La jeune fille avait comprit qu'elle ne gagnerait rien à la rébellion. Ainsi elle jouait le jeu, avec une abdication que Ryuji ne cessait de se féliciter, lui laissant ainsi peu à peu plus de libertés, sa méfiance s'étiolant d'années en années. Oh non elle n'avait toujours pas le droit de sortir, mais ses faits et gestes dans la maison étaient plus libres. N'aurait-elle pu s'échapper ? Durant cette période, en théorie elle aurait effectivement pu le faire. Seulement Ryuji l'avait mise en garde ; il saurait la retrouver. C'était un prédateur, une créature faite pour la traque ; il retrouverait sa trace et déchiquetterait sa gorge comme il l'avait fait pour sa mère.

Mais fuir n'était plus le seul objectif de Sasori. Elle n'était plus une enfant à présent. A seize ans, elle était prête à tout risquer afin de terrasser ce démon et retrouver sa liberté. Œil pour œil, dent pour dent. Elle ne s'était résignée qu'en apparence ; au fond de son cœur, le dégoût et la colère n'avaient fait que croître. Ce monstre devait payer.

Elle savait parfaitement quelle serait sa seule issue, la seule faiblesse qu'elle avait repéré chez son geôlier : le soleil. Lumière divine qu'il craignait plus que tout. Durant la journée, tandis que Ryuji dormait, elle avait ainsi entreprit d'ouvrir tous les volets de la maison. D'ordinaire, il n'y avait que dans sa chambre qu'elle avait le droit des les ouvrir pour profiter de la lumière du jour. Mais aujourd'hui aucune pièce ne devait demeurer dans l'ombre. Il ne devait y avoir aucun endroit où se cacher. Il lui restait une dernière pièce ; la chambre du vampire. Son cœur battait tellement fort dans sa poitrine, elle avait craint que cela suffise à le réveiller. Mais le vampire était serein, ne suspectant en sa demeure aucun danger.

Jusqu'à ce que la lumière du jour vienne brutalement frapper sa peau. Se réveillant dans un cris horrifié, il cacha son visage comme il le put, son regard immédiatement happé par la jeune fille qui s'enfuyait à travers la maison. Mais tandis qu'il courait avec peine pour la rattraper, les rayons du soleil venaient ronger un peu plus ses chairs, rendant ses pas plus chancelants encore. Et alors que ses cris d'agonie retentissaient dans toute la demeure, Sasori avait cessé de courir. Elle s'était retournée, lui faisant face tandis qu'il s'écroulait au sol, son corps se tordant de douleur, des lambeaux de peaux se décollant, sa chair carbonisant sous les yeux de la jeune femme. Et pourtant elle demeurait ainsi, droite et stoïque, gravant cette image dans sa mémoire, espérant peut être que cela remplacerait celle de ses parents ensanglantés. Dans son agonie il n'avait plus aucune dignité et avec ses dernières forces, il leva faiblement une main vers elle.. Elle le contempla silencieusement, jusqu'à ce que les restes de son corps ne deviennent que poussière.




“ Dans ma détresse, ma solitude, je sais que tu es resté.
Ce n’est pas toi qui m’as laissé, je voudrais revenir.
Dans ce silence, je veux me taire et retrouver ta voix. ”




Elle n'avait que seize ans et presque aucune connaissances du monde extérieur, si ce n'est ses souvenirs d'enfance. Et la voilà brutalement jetée dans le grand bain. Ce fut rude, ce fut angoissant. Ce fut froid et bruyant. Bien vite il fallu affronter la rue. Jouer aux chaises musicales avec les centres d'hébergement. Se méfier, encore et toujours de chaque rencontre. On lui fit rapidement comprendre que son joli minois pourrait l'aider à sortir de cette situation précaire. Ainsi elle enchaîna les petits contrats comme serveuse dans des bars miteux, n'y restant jamais longtemps, fuyant dès qu'un de ses supérieurs se montrait trop entreprenant. Elle finit par atterrir dans un club d'hôtesses, dans lequel elle n'était toujours que serveuse malgré les offres insistantes de ses supérieurs. Le milieu de la nuit la mettait profondément mal à l'aise mais il fallait bien avouer qu'il recrutait facilement, pour peu que l'on ait un physique attrayant. Dans cet environnement transpirant le stupre et le vice, la jeune colombe ne se fondait pas réellement au reste du décor. Tout en elle laissait à penser qu'elle venait d'un autre monde et peut être était-ce un peu le cas. Un oisillon perdu qui derrière son regard hagard cachait en son cœur une rage profonde, une volonté farouche de sortir enfin de sa coquille pour ne plus avoir à craindre le monde, mais l'affronter droit dans les yeux.

Lorsqu'elle rencontra Kaname, elle avait alors dix sept ans. Un client qu'elle avait servi parmi d'autres ce soir là, bien que son apparence sortait du commun, il fallait bien le reconnaître. Un charisme certain se dégageait de cet homme et elle n'avait pu l'ignorer complètement. Pour sa part, elle avait bien réussi à capter toute son attention. Le sorcier avait senti en elle cette colère sous le masque de l'innocence. Ce besoin, cet appel, ce cris silencieux en son cœur. Sous ce visage d'ange se cachaient de nombreux secrets et des sentiments délicieusement contradictoires. Quoi de plus pour susciter l'intérêt du sorcier ?

Il avait alors su trouver les mots justes pour ne pas la faire fuir. Et ce soir là, il lui avait parlé du Tan'Rei, son ochaya et surtout son école de geisha. Sasori était encore suffisamment jeune pour entrer en formation, et lui avait besoin d'apprenties pour son école fraîchement ouverte. Une aubaine pour chacun. C'était une opportunité inespérée. Devenir une geisha, était-ce réellement possible, pour elle ..? Cela lui semblait être une destinée bien plus honorable que serveuse dans un établissement aussi vulgaire.

Sasori n'eut jamais une confiance aveugle envers Kaname. D'une part parce que la méfiance était devenue un réflexe instinctif chez elle, mais aussi parce qu'elle avait toujours pressenti quelque chose de trouble, d'obscur à son sujet, sans réellement pouvoir se l'expliquer. Pourtant, au fil des mois, le sorcier parvint à faire craquer peu à peu sa carapace, instaurant l'esquisse d'une confiance, parvenant peu à peu à en découvrir davantage à son sujet. Une étrange relation se tissa, oscillant entre défiance et intimité fugace, pudeurs et aveux. Ainsi, Kaname finit par découvrir les origines de cette étrange noirceur qu'il avait décelé dans le cœur de cette innocente brebis qui ne l'était finalement pas tant. Sans connaître tous les détails, il en savait à présent bien assez pour lui révéler sa nature surnaturelle. Il le savait ; sa soit disant foi inébranlable ne serait pas un obstacle ; il y avait déjà en elle trop de colère et de violence. Il vit au contraire en elle un atout ; une arme que le clan pourrait utiliser ; mais surtout une arme qui lui serait propre. Une sorcière avide de tuer des créatures surnaturelles ; une aubaine pour ceux qui n'aiment pas se salir les mains.

Ainsi il créa la sorcière et la chasseuse qu'elle est à ce jour, lui apprenant tout ce qu'elle avait besoin de savoir des vampires et des loups-garous tout en lui transmettant ses connaissances de la magie. Elle accepta de condamner son âme afin de mieux servir son Seigneur, d'avoir les armes nécessaires pour affronter les créatures de Satan, ces bêtes sanguinaires qui n'ont de place qu'en Enfer. Elle maudit sa propre existence pour accomplir cette mission qu'elle avait faite sienne. Sorcière elle devait devenir. Mais chasseuse elle se considérait.

Quatre ans plus tard, la jeune Sasori est passée d'apprentie maiko à geisha. A présent indépendante, elle n'a cependant pas quitté l'ochiya, demeurant auprès de Kaname pour mieux apprendre à maîtriser sa magie. Elle travaille cependant aussi à l'extérieur et son emploi du temps tout comme son carnet d'adresse sont incroyablement bien remplis. La jeune geisha jouit en effet d'une popularité des plus remarquable qui n'a de cesse d'attiser les jalousies. Hélas pour ses consœurs, leurs talents multiples ne semblent pas vraiment de taille face aux charmes de la jeune sorcière.. Sa relation avec Kaname semble difficile à définir, ce qui peut bien se tramer entre ces deux là est aussi obscur que contradictoire, le sorcier ne perdant pas de vue qu'elle lui ôterait bien la vie si elle le pouvait .. Qui sait, il serait bien capable de s'en amuser.




“ Seigneur, ne nous induis pas en tentation, mais délivre-nous du malin. Car c'est à toi qu'appartiennent, dans tous les siècles, le règne, la puissance et la gloire.  Amen. ”
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Sam 18 Jan - 12:26
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Bienvenue avec cette belle demoiselle :coeur1:  
(Je suis complètement in love de l'avatar, quelle femme mais quelle..... Nakajima Sasori ♦ Même le diable fut un ange au commencement. 3243796506 )



Une belle femme envoûtante et aux sombres desseins ; très très prometteur. Et c'est bien écrit Nakajima Sasori ♦ Même le diable fut un ange au commencement. 3118485454
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Sam 18 Jan - 13:13
Hayashi Kazuo
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Humeur : Vengeresse

Bienvenue officiellement sur Kurasa  Nakajima Sasori ♦ Même le diable fut un ange au commencement. 4146548944  Ca nous fait vraiment plaisir que tu sois laissée tenter ! Ta plume est toujours un régale, elle est fluide, tu sais tourner tes phrases et tu n'utilises pas de jolis mots pour meubler, tu en maîtrises les sens et ça rend le tout très agréable. Tu as très bien fait passer la dualité de Sasori, elle me plait cette petite  :coeur2: On sent comment elle lutte à l'intérieur, comme tout le monde, pour résister à ses démons, mais se retrouve parfois à y céder. Puis le vilain Kaname dans sa vie, la suite promet d'être divertissante ! Je suis certaine que tu vas bien t'amuser parmi nous  :coeur2:

Il va vous falloir désormais trouver vos marques, voici donc un peu d'aide sur les priorités   Un téléphone peut toujours être utile afin d'être joignable, c'est par ici que ça se passe ! Vous êtes libre de créer une fiche de liens pour en trouver avec vos nouveaux voisins(n'oubliez pas de la tenir à jour merci Nakajima Sasori ♦ Même le diable fut un ange au commencement. 578721815) ou bien de procéder par MP si vous préfèrez manœuvrer dans l'ombre. Si vous avez besoin d'un endroit où travailler, de changer de groupe ou bien de vous multiplier, le bureau des applications est fait pour cela. Il existe également un petit sujet afin de signaler les rps finis, vous seriez un amour d'y penser. Quant aux ralentissements et aux absences, tout est dit ici. Surtout, n'oubliez pas de vous amuser, c'est le plus important  
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Sam 18 Jan - 14:10
Invité
Invité
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Merci beaucoup Reizo ! :coeur2:
Kazuo : oh je ne doute pas non plus que je vais prendre beaucoup de plaisir à jouer parmi vous Nakajima Sasori ♦ Même le diable fut un ange au commencement. 4146548944 T'as été rapide à t'occuper de mon cas, je vais pouvoir de ce pas continuer de remplir la paperasse avant de jouer Nakajima Sasori ♦ Même le diable fut un ange au commencement. 3118485454
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Sam 18 Jan - 15:38
Invité
Invité
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J'ai sorti Kaname pour l'occasion Nakajima Sasori ♦ Même le diable fut un ange au commencement. 3388723186

Que je suis contente de te voir débarquer ici :coeur2: :coeur2: :coeur2: :coeur2: En plus je l'aime déjà cette petite, comme à l'habitude tes persos sont superbement construis Nakajima Sasori ♦ Même le diable fut un ange au commencement. 3118485454

Et je sais que tu sauras œuvrer au resplendissement du Matsuren malgré les intentions premières de ta cocotte Nakajima Sasori ♦ Même le diable fut un ange au commencement. 578721815 avec des rps de fifous :pompom:

Bref, bienvenue sur Kurasa :coeur2: :coeur2: :coeur2:
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Sam 18 Jan - 15:47
Invité
Invité
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Oooooh merci toi :coeur2: Contente qu'elle te plaise, bien qu'on en avait parlé avant j'espérais ne pas avoir dit de bêtises à propos de ton sorcier dans son histoire Nakajima Sasori ♦ Même le diable fut un ange au commencement. 3118485454 Héhé et oui, Sasori vient renforcer les troupes ! :pompom:
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Dim 19 Jan - 1:12
Ogasawara Katsumi
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Ogasawara Katsumi
Histoires : 225
Influence : 3980
Date d'inscription : 18/12/2019
Âge : 374 ans
Emploi/études : Guérisseur du Matsuren, il vend ses concoctions et ses remèdes pour faire un peu d'argent
Amie sorcièèèèèèreeeee~ 

Oui oui oui viens à moi si tu as des bobos, je vais m'occuper de toi et tout te guérir hehe Nakajima Sasori ♦ Même le diable fut un ange au commencement. 4146548944

Bienvenue sur le forum et amuse toi bien~
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Dim 19 Jan - 1:21
Invité
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Héhé je prends note, et merci pour l'accueil Nakajima Sasori ♦ Même le diable fut un ange au commencement. 3243796506
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Dim 19 Jan - 8:16
Invité
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Hello :pompom:
Bienvenue parmi nous ! Et quelle rapidité ! Je n'ai pas eu le temps de te saluer que tu es déjà validée Nakajima Sasori ♦ Même le diable fut un ange au commencement. 98360706
J'espère que tu vas bien t'amuser ici avec cette charmante demoiselle Nakajima Sasori ♦ Même le diable fut un ange au commencement. 4146548944
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Dim 19 Jan - 13:45
Invité
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Héhé merci, je n'ai pas trop de doutes là dessus :coeur2:
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