Ueda Ruby | Take the control {Alpha}

Je me redressais après une nuit mouvementée ayant uniquement la pleine lune, qui disparaissait peu à peu, comme seul témoin. Tentant de prendre mon souffle, extenuée. Mes jambes nues tremblaient sous mon propre poids cherchant à fléchir une nouvelle fois. La brise me caressait glacialement le corps démuni d’aucun vêtement. La tête penchée vers l’arrière, je fermais les yeux en prenant une énième grande respiration pour retrouver mon calme. La buée sortait de ma bouche à chaque fois que j’expire. Une nuitée obscure et mouvementée que je venais tout juste de passer qui se finissait enfin. Une douloureuse première transformation scellant à tout jamais mes vingt-six années dans une longue vie que je n’imaginais pas. « Ruby, respire et prend le contrôle... » Une douce voix qui résonnait dans ma tête tel un écho immortel. Éternelle, tout comme ma vie maintenant. Elle m’avait permis d’écouter la bête en moi et de comprendre son fonctionnement ; sauvage. Qu’on pouvait devenir plus qu’un éventuellement avec le temps. C’était si pénible. La morsure qui chauffait sans avertir dès que l’astre lunaire complète pointe le bout de son nez. Nous laissant dans une souffrance inimaginable à gérer. Je tombais à genou en me tenant l’épaule. Étouffant mes hurlements, me mettant en sourdine pour ne pas attiser la curiosité de n’importe quel curieux qui pouvait être tout près. Les ongles, je les sentais avoir une excroissance d’une manière que je n’aurais jamais imaginé. La pilosité qui s’accentuait sans même que je ne fasse quoi que ce soit. S’assombrissant, devenant ébène. Mes dents qui devenaient rapidement acérées. Gueulant comme un loup sous la lune avant d’avoir des envies aussi primitives. Proie, chasser, tuer, manger. Des mots qui n’avaient cessés de se répéter dans ma tête avant que j’entende mère. Et ça, c’était ce que les jeunes loups devront ressentir à leur première transformation, puis devenir des monstres ; mi-animal et mi-humain. Trois phrases que je devrais passer afin de reprendre le total control de soi.

Debout dans ce champ de blés, j’essuyais mes lippes aux goûts de fer du revers de la main avant de reprendre ma marche en chancelant. Contournant le cadavre qui jonchait à mes pieds en chemin tout en me dirigeant vers la forêt. Un putain d’anglais qui voulait me courtiser de manières grotesques. En fait, un futile coup d’un soir alors qu’il batifolait avec d’autres femmes. Je n’avais même pas jeté un œil sachant pertinemment qu’il était désormais méconnaissable ; défiguré, vidé, grossièrement tuer. Il avait ce qu’il méritait. Je me dirigeais tout simplement vers une femme magnifique vêtue de robe de paysanne tenant également du tissu dans les bras. Elle me souriait, soudain son regard s’éclaircissait menaçant quiconque résistant à son pouvoir. Grognant de mécontentement, je m’agenouillais devant elle en baissant la tête, me soumettant à cette personne. La maudissant intérieurement de me faire prétendre faible alors qu’elle avait tout fait pour pas que je ne le sois. Elle avait tout fait pour que je sois une combattante sans scrupule aussi forte qu’elle. Une soumission bien amère que je devais goûter pendant de nombreuses années, la laissant se nourrir en premier de toutes les victuailles qu’on puisse lui offrir tout comme sous ce ciel étoilé. Me tendant la robe, elle se transformait à son tour pour pouvoir manger le repas que je lui avais généreusement donné. Profitant pour m’habiller, j’écoutais le son de la carcasse qui se déchirait lorsqu’elle tirait pour prendre sa bouchée. Le goût de sang humain planait encore dans ma zone buccale légèrement horrible contrairement aux éloges que mère pouvait lui faire. Ainsi, une série de meurtre se mettait sur mon chemin, devenant une tueuse assoiffée de sang alors que la guerre prénommée “la guerre de cent ans” faisait une quinzaine d’année qu’elle était une vague souvenir dans les pensées des hommes.


Si ce n’était que ça. Il a fallu que notre clan s’agrandisse encore davantage. Mère dénommée Pandora était assoiffée de pouvoir à cette époque. Elle voulait démontrer qu’elle était forte, une femme de puissance. On dirait qu’elle voulait prouver au monde entier que la gente féminine pouvait facilement diriger les mâles. Je ne saurai jamais la réponse du pourquoi et du comment. Je ne saurai jamais également comment que père et mère s’étaient rencontrés à l’époque. J’étais toujours celle qui devait se démener, me contrôler, être une louve tyrannique qui devait suivre les ordres sans broncher. Toutefois, personne ne savait ce que je réservais à ma génitrice. Les coups qu’elle m’avait donné dès ma plus tendre enfance et allant vers les centaines d’année tant que je ne suivais pas ses moindres directives. J’accumulais la haine en moi en attendant le moment propice. Montrant les dents uniquement quand j’étais seule. J’attendais sournoisement, la suivant sans broncher. Un prédateur qui allait subitement se faire couper le souffle par sa “proie” même si j’étais également la prédatrice. Un lycan en développement ont toujours cette manie de se rebeller contre l’Alpha en tant que tel. Le chef est toujours le premier à réagir et à les mettre sur le droit chemin. Sauf que mère n’avait jamais eu besoin de faire cela avec moi. Je suis docile, me répétait-elle. Père voyait bien les regards de noir et la haine qui bouillonnait en moi, mais il ne pouvait rien faire. C’était bien trop tard. Elle avait créé un monstre tout en me montant quasiment au plus haut rang de la meute. Elle devait assumer ses choix, car la grande dame n’attaquait plus tellement plus que les années passaient. J’acquérais l’expérience de combat à sa place, me développant le plus rapidement possible. Je devais rester patiente, après tout, la vengeance est un plat qui se mange froid n’est-ce pas ? Et la longévité, quoi de plus merveilleuse de voir la meneuse se rouiller avec les années.  

Pourquoi je vouais une haine envers elle ? Je l’admirais autant que les autres membres de la meute, mais elle cachait entièrement son jeu. Elle voulait mettre le chaos et le désordre. Transformer uniquement ceux qui avaient de l’intérêt à elle et non les plus forts pour vaincre les plus faibles. Un intérêt. Mère avait toujours eue cette fascination envers la guerre des hommes. Même si l’Alpha était liée avec père, elle trouvait le moyen de manipuler et de remuer le couteau dans la plaie. Pandora. Son prénom que j’avais entendu quelques fois uniquement. Une femme habile et sournoise, autoritaire et sévère. Je pouvais la voir materner les nouveaux loups alors que je subissais que de violence et de discipline. Moi, en tant que fillette et en vieillissant en jeune femme. J’éprouvais une certaine rage. Voyant mes pairs foncés la tête baissée vers des combats qui n’étaient pas les nôtres. Les voyant peu à peu se faire décapiter sous mes yeux et tout ce que notre chef faisait ? Elle souriait, elle riait, jubilait en voyant la souffrance et les pertes qu’on subissait. Haussant les épaules, elle se retournait pour quitter le champ de batailles me laissant seule. Il fallait trouver une solution propice même si je sentais l’envie débordante de tuer, mais il fallait que je reprenne conscience sinon on allait tous par y passer vu le nombre de soldats qu’on affrontait et qui avait trouvé étonnamment la solution pour nous arrêter. Un moyen ; battre à retraite.

Après c’était l’Alpha qui avait tout le mérite ..? Ce coup-là faisait en sorte que mon estime pour elle descendait grandement. Je ne l’avais plus considérée comme une chef et même pas comme une mère. Pandora m’avait déçu et pourtant beaucoup l’admirait autant. Si je devais passer pour la méchante, égoïste, jalouse pour que nous puissions vivre des jours de paix sans de carnage, de massacre, rien... Je prendrais sûrement le risque.


Après la guerre de cent ans, nous avions voyagé avec quelques personnes de notre meute pour se rapatrier en Italie. Mère avait décidé, il y a quelques jours, que c’était temps qu’on change de terre pour ne pas que les gens normaux se posaient des questions concernant notre origine. Hélas, c’était bien trop tard. Déjà, on attirait l’oeil en ayant les yeux bridés. Puis comment une femme comme moi qui âgée de cinquante-et-uns ans pouvait encore paraître dans la vingtaine ? Oui, c’était en partie pour cela qu’on avait dû déménager. Se déplaçant dans un pays beaucoup plus chaud. C’était quoi cette soudaine surprise en nous rendant là-bas lors que nous voyions des armes et armées se taper littéralement dessus ? Je savais rapidement que mère cherchait la guerre pour pouvoir se fortifier, mettre de la merde dans des histoires qui ne fallait pas, mais elle le faisait avec une joie malsaine. Elle avait eu vent des conflits. Je n’avais pas d’autre choix de manier l’épée et de me battre pour notre survie puisque Pandora voulait absolument que je devienne la béta du groupe. Me faisant pratiquer durant des nuits entières, me tranchant ma chair, me mettant à genou, me punissant. Cette chipie voulait avoir une arme comme enfant et non une progéniture si j’allais bien en déduction. Ainsi soit-il. J’allais prendre cette opportunité. Allant aider pour la revendication française à Naples pendant trois ans. Avoir une naissance de paix pendant deux années avant de retomber en guerre en Italie pour la raison précédente, mais cette fois à Milan. Puis des occupations de villes et d’autres revendications et ça durant onze stupides guerres. Cela avait duré plus de soixante-cinq ans à se tenir à l’affût entre les parties. Se remettre sur pied, changer de maison et même de village tout cela parce que l’Alpha se nourrissait des cadavres qui déambulaient de plus en plus sur les routes. En quelques sortes, cela m’avait permis d’être dégoûtés de la viande humaine. Me lassant de plus belle pour me retourner à quelque chose de plus discret envers les hommes. Pouvant me nourrir d’animaux autant que le jour que le soir, je n’avais pas besoin d’être à jeun pour pouvoir chasser et me nourrir des restes. Je mangeais à ma faim et ça en secret pour ne pas attirer la colère de la maternelle.


Vous pensez qu’on a fait quoi après cette enchaînement de guerre ? Si on calcule bien, j’avais atteint mon premier centenaire à cette époque. Nous étions repartis une nouvelle fois en France et cette fois, c’en devenait ridicule comment que les hommes ou tout être vivant dans ce monde pouvait avoir des raisons nulles pour déclencher des conflits qui faisaient en sorte couler des bains de sang ? Ou bien d’avoir la mémoire aussi restreinte pour oublier tous les combats du passé ? Ils ne comprenaient jamais décidément et aucun chef ayant une tête sur les épaules ne jouait les dictateurs car après tout, les territoires, la soif de pouvoir et être roi du monde compte le plus. S’ils tuent tous leurs sujets, qui allait rester pour suivre la tête du groupe ? Et vous savez quoi ? Mère appréciait cette haine que les hommes et femmes pouvaient avoir. Elle adorait comment qu’ils pouvaient se faire manipuler aussi facilement. Une petite rumeur et le tour était joué.

La religion est une idéologie que certaines personnes ont sur cette terre. Croyant à un créateur au-dessus de nous, nous dictant ce que nous devrons faire ou pas. Comme les dix commandements, je crois bien que je finirai en enfer car j’ai tout fait le contraire de ce qu’ils mentionnent selon le catéchisme. La tête de ses personnes quand ils m’avaient surpris à tout faire contre les directives pour attirer la colère des croyants. J’étais une des raisons pourquoi que les cadavres se trouvaient à être mutilées et la viande totalement inadéquate à manger dû à leur sur-manipulation, ce que mère me reprochait en quelques sortes. Ceci dit, c’était totalement ridicule pendant que le temps qu’on passait auprès d’eux. Toujours à cracher sur la faute du prochain. Toujours prétendre être meilleur pour Dieu. Est-ce qu’il y avait des preuves concrètes que leur Seigneur existait réellement ? Puis aussi, les hommes étaient totalement anti-féministes au point de nous traiter comme des moins que rien. C’était une période d’amertume pour le clan, car peu à peu, nous nous faisions pointer du doigts en nous traitant de sorcières. Charmant quiconque, battant des cils pour séduire n’importe qui. Je ris encore en pensant à cet instant. Un mec qui avait commis le pécher de la luxure auprès d’une villageoise et ça, dans une remise. Je l’avais surpris, des prêtres avaient surpris tout cela peu de temps après moi. Exclamant que cet homme de dieu se faisait ensorceler par cette douce demoiselle. Une sorcière, s’écriait la gente masculine. Blasphème, s’écriaient d’autres. Mère et moi avions regardé le spectacle de la mort de cette jeune femme qui brûlait petit à petit sur le bûcher. Les flammes qui se nourrissaient de sa chair et qui empestait les environs d’une odeur répugnante. Elle hurlait, demandant à l’aide et personne ne faisait rien. Même pas nous ; la meute. On serrait les poings en attendant que cette guerre s’achève de plus belle. Une série de huit guerres, perdant nos plus jeunes, tuant les plus incontrôlables, raflouant nos rangs, tentions de survivre autant que nous le pouvions avant que nous puissions respirer un peu. Souffler. Comme la brise qui nous caressait les cheveux avant de disparaître le nom des Ueda de la surface de l’Europe. Nous changions carrément d’Ethnies. Une nouvelle culture, une nouvelle vie. Une plus longue paix, qui sait ? C’était tout ce que j’espérais. Car malgré les apparences, perdre mes siens m’attristaient énormément.


L’époque d’Edo. Nous nous mettions enfin les pieds sur cette île nommée le Japon en XVIIe siècle. Beaucoup plus structurer. Beaucoup plus logique. Évitant la division des religions pour ne pas qu’il ait de guerre civile. Il avait beaucoup de marchant à l’étranger et semblait ouvert à cette opportunité. J’étais plus que charmée de ce pays, mère semblait également vu que c’était son lieu de naissance avec papa. Quoi rêver mieux ? Refaire une nouvelle vie, il avait des mercenaires qu’on pouvait tuer facilement pour nourrir la troupe, mais également recommencer notre profession. Faire un changement de carrières au lieu d’être des simples marchands vagabonds. Mettre un pied à terre et non de toujours déménager à tous les trentaines d’années dans un autre coin de village. Puis comment attirer des simples personnes ? Ouvrir un lieu que la luxure pourrait enchanter plus d’un, les isoler, kidnapper, revendre, se nourrir, assassinat. Nous avions fait que cela depuis plusieurs années pourquoi ça changerait également ? Pandora tentait avec tous les moyens d’avoir une propice guerre, mais je mettais toujours mon nez dans les affaires de la chef pour éviter ce drame. Je m’étais découverte une passion pour les arts martiaux tout en collectionnant les katanas. Apprivoisant l’évolution du pays, commençant à ressentir de l’amour envers un humain. Tomber amoureuse alors que je ne l’avais jamais réellement expérimentée depuis ses centaines dernières années. Toujours en voilage de peur d’être soumise. Cela dit, ça m’avait permis de choisir ma voie en tant que tel. Avoir ma propre famille, ma propre meute, travailler en équipe, les protéger autant que je le pourrais. Les soutenir autant que possible et vice versa. Même si je détenais une certaine autorité de mère, je voulais inspirer le respect et qu’on se soumette davantage à moi que notre Créatrice qui voulait prouver que nous étions puissants au point de mener des troupes à des combats inutiles. L’humain était un samouraï avec beaucoup de talent et de férocité. Il m’avait montré l’art de combattre de la façon de ce pays pendant que je lui montrais de la façon européenne. Nous avions consommé lors d’une nuit, mais cela fut la dernière. Lorsque nous étions étendus, cajolés l’un à l’autre, près de la rivière, j’avais pris la décision de vouloir faire de lui mon compagnon de vie. Vouloir qu’il devienne un des miens et qui vivent autant d’années que possible. Non. Pandora ne voulait pas. Je n’avais pas besoin d’une faiblesse, disait-elle en nous surprenant. Il avait plié le genou et même demander ma main devant ma génitrice et tout ce qu’elle lui avait répondu ; elle sautait à sa gorge et le tuait sur le coup. Mon amoureux n’était plus à mes côtés et il m’avait laissé un dernier cadeau avant de s’en aller auprès des siens ; j’étais enceinte de lui. Quand la chef l’avait su, elle avait tout fait pour que je fasse une fausse couche pour le perdre. Pas de faiblesse, me disait-elle.

Je pourrais lui répondre la même chose lorsqu’elle était tombée enceinte. Je pourrais lui rendre la monnaie de sa pièce alors qu’elle avait tué celui que j’aime et en tuant également mon bébé. J’aurais pu, mais je n’avais pas pu car le destin s’en était chargé par moi-même. Le karma, avais-je pensé à cette époque. Un garçon était mort-né. Ses sauts d’humeurs ainsi que les conflits que nous avions avec nos partenaires de ventes d’armes que nous avions nouvellement acquis étaient davantage complexes. Se battant plus qu’elle ne pouvait réellement pendant que je me chargeais des maisons closes. Une naissance vaine. Et je sentais une justice avait été faite. Je me disais d’une certaine façon, qu’elle connaîtrait la douleur que j’avais dû endurer. Non. Elle n’avait pas eu le dédain de me regarder. Trop fière. Trop sur bien des points. Je ne pensais pas qu’elle allait retomber enceinte au début du XVIIIe siècle et cette fois, c’était belle et bien une fille.

Sa naissance, quoi de plus dangereuse, risquée et mouvementée. Parmi les éruptions volcaniques et les tremblements de terre. Née dans une forêt, je marchais autour d’elle pendant que mère se reposait de son accouchement. Je prenais le poupon dans mes bras sans arrêter de la fixer. Contenant ma rage de ne pas avoir eu mon propre enfant. Je maudissais qu’elle puisse venir au monde de la mauvaise famille. Je voulais la tuer, l’achever. Que sa vie ne soit pas vaine, avais-je pensé. Sauf que son regard, son tempérament de feu. Ses petits doigts qui enroulaient de peine et de misère mon index, les yeux closes. Au lieu de ça, de l’eau saline se roulait sur mes joues. Souriant, pleurant pour la première fois la peine que je tentais cacher à l’intérieur de moi. Cette petite chose, elle était si magnifique, si parfaite. Ses spasmes lorsque je bougeais moindrement mes bras sous elle, me faisait rigoler. Je m’étais assise près d’un rocher et je l’avais longuement observé. Tentant de vouloir ancrer ce moment si touchant dans ma longue vie. C’était ma petite sœur. Mon trésor. Et sous cette lune, je me faisais la promesse de la protéger et de la faire une des nôtres si mère ne voudrait pas la faire pour des raisons bien à elle. Je me fichais. Je voulais qu’elle vive aussi longtemps que j’avais vécu.

Durant quelques années, j’avais ouvert une école de Samouraï pour les roturiers, mais aussi pour les fils de ses derniers qui voudraient acquérir ses compétences. Une femme qui gérait une école ? Plutôt un pantin qui gérait à ma place selon mes directives. Me disant que c’était une méthode pour moi de déterminer si j’étais faite pour me mesurer contre l’alpha en tant que tel, mais aussi pour augmenter mes compétences de combats et mon endurance. Il y avait aussi que j’étais celle qui s’occupait beaucoup de Saphir auprès de père aux yeux désapprobateurs de notre génitrice. Je me fichais de plus belle, même si bien souvent c’était moi qui recevais les plus gros coups contrairement à la petite. Jusqu’à temps que sa majorité puisse venir à grand pas. Un battement de cils pour nous, mais des années pour elle. Je pensais que mère aurait changé d’idée avec le temps voyant le plein potentiel, et bien non. J’étais celle qui l’avait transformé. Pourquoi j’allais à l’encontre de son autorité ? Je voyais Pandora prendre des hommes de notre meute et partir avant de revenir tôt le lendemain matin avec une poignée de mes frères. Non, les voir disparaître et tomber comme des mouches, je refusais catégoriquement et surtout pour des raisons aussi stupides que d’affronter d’autres clans alors que nous n’avions pas d’affaires à y mettre le nez. Pourquoi ? Malgré la splendeur de notre créatrice, je refusais de mettre en danger notre groupe pour ses soifs de combats. C’était hors de questions que je perde une fois de plus d’autres membres. Nous étions ici pour prendre un nouveau départ et de s’y installer de façon permanente ; pas de refaire ce que nous avions fait en France...

Toutefois, malgré que je l’avais confronté, je n’avais pas pu éviter la colère de l’Alpha au contraire, je l’avais mis au défi. Me disant que c’était le moment de prendre sa place. La défiant. Me transformant. Montrant mes crocs acérés et mes poils hérissés, prête à lui donner une bonne leçon. Mes yeux rouge sang brillaient dans l’obscurité, on entendait uniquement nos grognements et des pas attendant patiemment qu’une perde patience. On tournait comme cela pendant de longues minutes sans rien faire jusqu’à temps que l’ainée donne le premier coup. Acquérant des siècles l’art de combattre autant en forme humain qu’en était lupine cela avait un avantage qu’on ne devait pas négliger. Certes, j’avais moins d’expérience comparément à elle, mais cela dit, je connaissais ses méthodes d’attaque alors que moi, je modifiais mes méthodes à chaque combat, à chaque apprentissage. Cela avait été ma surprise quand je l’avais saisi par la gorge d’un mouvement habile et de derniers recours. J’aurais pu l’exiler, mais au lieu, j’avais opté pour le sang. Son sang allait pouvoir faire reposer des milliers et des milliers d’âmes qu’elle avait mangé depuis des années. Aussi en cessant de sacrifier en vain nos compatriotes ainsi que les nouveaux nés. Je devais faire paraître que c’était sous une forme d’ambition et d’égoïsme, mais dans le fond, je le faisais pour nos vies, pour eux. Pour tous ceux qui étaient morts. Pour tous ceux qui ne connaîtront jamais la joie de se transformer en loup. Pour tous ceux qui étaient morts sous la direction et sous la main de la créatrice des loups-garous.  


L’alpha. Je l’étais désormais. Évoluant avec les âges, écoutant attentivement, manipulant avec douceur et fermeté. La technologie s’était installée rapidement nous laissant peu à peu tomber le moyen âge. Remplaçant les maisons de pailles et de bois par des buildings. Les routes de terre changeant par de l’asphalte. Les lumières et l’électricités. Tous qui maintenant ont un avantage, nous aide dans notre quotidien. Cependant, ce n’était pas une partie de plaisir lorsque j’avais découvert d’autres espèces qui s’étaient séjournées au Japon. Vampire, sorcier et nouvellement les hommes à pouvoir. Sentant les ennuis s’approcher dangereusement de la paix que j’avais imposé dans mes domaines d’exploitations. D’ailleurs, il va falloir que je m’implique sur d’autres projets pour développer. C’est à venir. Un projet alléchant.