Nishimura Arai - i am a wolf

Né en 1800 sous la période Edo, Arai est venu au monde en supprimant la vie de sa mère, décédée en suite de couche. Arai a donc été élevé par son père, un petit riziculteur sans prétention, qui cachait un bien trop grand secret. Le jeune homme a très dû mettre la main à la pâte et courber l’échine pour aider son père dans les rizières. La pauvreté générale les a tout autant touché, les obligeant à rationner chaque jour ce qu’ils mangeaient. Les riches bourgeoisies marchandes s’en mettent plein les poches tandis que les petits agriculteurs triment bien trop.
Alors qu’il va sur ses vingt ans, Arai accompagne son père au marché et une troupe étonnante l’interpelle. Les débuts du Kabuki se font, et un homme repère Arai grâce à sa taille et à la force de ses bras. Il lui propose de rejoindre sa troupe en échange d’une certaine somme d’argent. Voilà donc Arai embarqué dans cette aventure qui lui fait faire le tour du pays. Il obtient le second rôle à force de travail, appréciant la grâce et l’émerveillement que cet art procure au public. Chaque semaine, il envoie de l’argent à son père qui l’appelle à son chevet quelques années plus tard.
C’est à ce moment que commence la descente aux enfers. Son père décide de lui léguer son seul et unique héritage, lui déclarant qu’il saurait le remercier plus tard. Plus de deux cent ans plus tard, ce n’est pas encore tout à fait le cas. Penché à son chevet, il se fait mordre, mais ne comprend pas tout de suite qu’il s’agit d’une nouvelle condition qu’on lui a donné. Il pense d’abord à la démence de son père d’avoir agit de la sorte, mais petit à petit il voit des effets qui l’entourent et sa condition qui change. C’est un soir de pleine lune, un mois environ après le décès de son père, que cette douleur en lui explose et le transforme en animal.
Depuis cette soirée, toute la vie d’Arai a changé. Il a commencé par se cacher pour qu’évidemment personne ne le voit, comprenant peu lui-même ce qui était en train de se passer. Il a fait des recherches, autant qu’il en a pu, avant de tomber sur une meute déjà formée. Ou disons plutôt que c’est la meute qui s’est rapprochée de lui, ayant eu vent d’une certaine légende urbaine. Grâce à cette rencontre, il a pu commencer à faire partie d’une nouvelle famille et à contrôler cette forme qui le mettait sens-dessus dessous.
Les années ont fini par passer. Arai a vu la guerre, à deux reprises, y a participé en tant que militaire, à deux reprises. Sous un nom different, sous une forme différente. Le Japon s’est ouvert au monde, un peu, beaucoup, on l’y a forcé. Arai n’a pas tressailli, se fondant dans la masse pour faire son devoir en tant que citoyen, en tant qu’animal surnaturel. Il a connu également les autres. Ceux qui ont des dons particuliers, ceux qui ont des dents particulières. Tout ce chemin au fil des ans l’a aidé à se forger et à devenir l’homme qu’il est aujourd’hui.